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Mobilisons-nous contre l’IA !

Par
Anti-Tech
19
April
2024
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Nous repartageons un appel à mobilisation contre l’IA des camarades de l’Assemblée anti-industrielle de Rennes.

Rassemblement citoyen contre l’ #intelligenceartificielle le samedi 25 mai de 13h à 18h au Parc du Thabor ! Venez avec vos plus belles pancartes pour protester contre l’IA. Ce sujet est effacé du débat public alors qu’il nous concerne tous : travailleurs, travailleuses, parents, étudiantes, étudiants, citoyennes et citoyens…

Venez nombreux et nombreuses pour lancer un mouvement de résistance contre la suppression de nos emplois, la destruction de la nature, la manipulation des informations, l’armement industriel technologisés et les risques flous liés à notre espèce. Cette nouvelle révolution industrielle doit cesser ! L’AG anti-industrielle de Rennes appelle à un rassemblement contre l’intelligence artificielle le samedi 25 mai.

  • 13h : Picnic à l’enfer du Thabor (espace concert)
  • 14h : Prises de paroles
  • 14h30 : Actions symboliques et d’éducation populaires surprises !


L’humain doit-il accepter de finir remplacé ou contrôlé par l’intelligence artificielle (IA) ?

« Nous observons bien que les technologies ne sont plus de simples assistantes de l’activité humaine, mais de puissantes forces qui la refaçonnent et altèrent sa signification. » – Langdon Winner, La Baleine et le Réacteur, 1987.

— IA et travail : demain, tous sur le carreau !

La mécanisation, l’automatisation et la numérisation ont réduit à presque rien la quantité de travail nécessaire à la confection de chaque marchandise. Cette concurrence croissante des travailleurs face à la machine provoque, en plus du sentiment de sa propre inutilité, l’émergence d’un chômage de masse.


Pour ceux qui ont encore un emploi, la frustration est double. Le travailleur s’éloigne de ses outils et devient étranger au sens de son activité. D’autre part, le progrès technologique continu accélère le rythme du labeur dans les bureaux et les usines.


Face à ces fléaux, qui peut encore croire que l’intelligence artificielle améliorera la situation au lieu de l’aggraver ? Nous pouvons craindre que par soucis de compétitivité, les entreprises vont confier à des machines « intelligentes » le soin de produire leurs biens, de gérer la prise en charge de leurs colis ou de répondre aux mails de leurs clients. Après les paysans et les ouvriers les moins qualifiés du XXème siècle, ce sont aujourd’hui les employés et les cadres du tertiaire, les journalistes, les artistes voire les enseignants qui pourraient subir des formes de remplacement par l’imposition de l’intelligence artificielle.


Il n’est pas difficile de parier que les emplois restants subiront avec l’IA une intensification de tous leurs process, exigant des travailleurs des qualifications supplémentaires ainsi qu’une capacité toujours plus grande à accepter le manque quotidien d’autonomie.

— L’art, l’autonomie, la réalité : des choses du passé !


Quel que soit son usage, l’intelligence artificielle n’est pas neutre : elle est porteuse de la même standardisation que la société industrielle depuis 200 ans. Finies la création et l’innovation propres à l’homme ! Pour des logiciels comme Dall-E, générer une image ne signifie qu’imiter et reproduire machinalement tous les dessins, photographies, visuels disponibles sur Internet. Peut-on encore parler de création artistique lorsqu’une œuvre est dépourvue de tout processus de fabrication manuel, intellectuel et sensible ? Peut-on considérer que générer une illustration en rentrant quelques mots clés et en appuyant sur un bouton constituerait un processus créatif comme un autre ? Tout cela alors que de véritables artistes peinent à être reconnus et à vivre de leur travail !


Avec l’automatisation de l’art, c’est notre faculté à créer de manière autonome à partir de nos ressentis que nous déléguons. Plus largement, plus nous nous rendons dépendant de l’IA pour tout type de production manuelle, artistique ou intellectuelle, plus nous affaiblissons notre capacité de réfléchir, d’accomplir des actions et de prendre des initiatives. Une cyber-attaque massive, une panne électrique, un arrêt même temporaire de cette béquille technologique et nous serons complètement incapables de faire face au monde.


Enfin, nous remarquons horrifiés qu’avec la généralisation des techniques de deepfakes, il devient de plus en plus possible pour n’importe qui de reproduire les voix ou les visages d’artistes et de personnalités politiques. Sommes-nous tous d’accord pour voir apparaître sur les réseaux des montages pornographiques de nos enfants ou de nos mères sur la base d’une simple photo ? Tout le monde est-il bien conscient des nouvelles formes de manipulation de masse permises par l’IA dans les domaines de la propagande électorale et militaire ?

— Toujours plus loin, toujours plus haut, toujours plus mortel !


Nous devrions avoir peur des armes modernes capables de prendre des décisions sur leur trajectoire et d’exploser de manière autonome sans l’action de l’homme. Nous devrions nous méfier des applications comme Tekfog qui peuvent automatiser à une échelle monumentale toutes les armes de la guerre, la désinformation : vol de compte, surveillance, harcèlement des dissidents, fabrications d’informations…
Selon Ginni Romety, le cybercrime boosté par l’IA sera « la plus grande menace pour toutes les professions, toutes les industries et toutes les entreprises du monde ».

— Extinction de masse : le baroud d’honneur des humains ?


Technocontrôle, manipulation totale, dépendance complète à la machine,… Il semble que le développement exponentiel de l’intelligence artificielle signe bien la fin de l’humanité tel que nous l’aimons. L’ironie, c’est que les principaux effets destructeurs de cette technologie ne situent déjà bien avant leur usage. Comment ne pas voir que l’intelligence artificielle sollicite, en premier lieu, un extractivisme toujours plus vorace par le nombre de nouveaux capteurs connectés dont elle a besoin pour se perfectionner. Au Sud, de nouvelles mines et usines ne cessent d’ouvrir, en charriant leurs lots de calamités : destruction massive des terres, accaparement des richesses, cybercrime, dépossession des savoir-faire… Qui pense que la crise climatique se réglera sérieusement grâce aux « smart cities » dopées à l’IA à l’heure où la part des émissions de gaz à effet de serre de l’industrie numérique s’élève au niveau mondial à 3,7%, soit davantage que le secteur aérien autour de 3% ?

— Nous lançons un appel à s’informer, à se rassembler, à résister


Il y a deux siècles, les luddites, des artisans, principalement des tricoteurs, luttaient déjà contre la mécanisation et l’industrialisation de leurs professions en ayant recours à la destruction de machines. L’intelligence artificielle qui perturbe tous les secteurs d’activité ne semble être que la poursuite de ce qui à déjà été entamé. Ce remplacement par la machine est une humiliation pour les humains. C’est pourquoi en dénonçant l’intelligence artificielle, nous dénonçons l’infrastructure technologique dans son entièreté.
Nous désirons réagir face à ce destin qui paraît inéluctable. À ce stade, nous ne pouvons plus accepter d’entendre qu’il s’agit d’une évolution naturelle de l’homme. Il est en réalité question d’un processus politique total de dépossession de notre autonomie, de notre liberté, de notre capacité à décider par nous-même du monde dans lequel nous voulons vivre.


Pour rendre visible notre indignation, soyons nombreux à nous rassembler le samedi 25 mai dès 13h à « l’Enfer » au parc du Thabor sur Rennes !

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