Un mouvement pour mettre fin au règne mortifère des machines

« Si le développement du système-monde technologique se poursuit sans entrave jusqu’à sa conclusion logique, selon toute probabilité, de la Terre il ne restera qu’un caillou désolé — une planète sans vie, à l’exception, peut-être, d’organismes parmi les plus simples — certaines bactéries, algues, etc. — capables de survivre dans ces conditions extrêmes. »

– Theodore Kaczynski, Révolution Anti-Tech : Pourquoi et Comment ? (2016)

LE SYSTÈME TECHNOLOGIQUE EST TOTALITAIRE

Quand nous parlons de « système technologique », nous désignons ainsi le système technique, économique et politique formé par l’interconnexion mondiale de l’ensemble des technologies autoritaires de l’âge industriel. Technologies que nous qualifions d’autoritaires, en ce que leur haut degré de complexité les fait échapper aux contrôles démocratiques humains*. Leur interconnexion se caractérise par le fait qu’elles ne pourraient pas exister les unes sans les autres : l’ordinateur a besoin d’internet ; les serveurs ont besoin d’électricité ; l’industrie électrique a besoin de routes ; l’industrie du béton a besoin de pétrole ; le pétrole de l’industrie extractiviste ; l’industrie extractiviste de l’industrie militaire ; l’industrie militaire de l’industrie numérique ; et ainsi de suite (pour n’en citer qu’un petit nombre). Les industries forment donc un système-monde. Ce système se structure ainsi de l’extraction de matières premières dans les mines, jusqu’à la consommation de l’énergie ou des matériaux dans les villes et industries, en passant par la répression et l’enrôlement des populations en tant que main-d’œuvre dans les usines, ou par leur divertissement à l’aide des mass medias et de la mascarade électorale entretenue par tous les politiciens technoprogressistes.

Nous parlons de système parce que vouloir juger une par une chaque technologie moderne, les sortir de leur contexte politique, productif et de leur approvisionnement en énergie/matières, est absurde. Produire et entretenir n’importe quelle technologie moderne dépend justement d’un régime politique particulier, d’une interconnexion à une multitude d’autres technologies regroupées au sein d’un « système technologique ». C’est cela même que nous voulons démanteler, car nous n’avons aucun problème avec les innombrables techniques et outils démocratiques de faible puissance utilisés par nos ancêtres durant des millénaires. Ce que nous refusons aujourd’hui, c’est uniquement de soumettre l’intégralité de la race humaine aux implications folles d’un ensemble de technologies interconnectées imposant à tous ses besoins (en matériaux et énergies) et dont la structure systémique même annihile toute possibilité de démocratie ou d’autonomie.

À bas le système technologique, vive l’autonomie technique des humains libres !

*(Pour reprendre la distinction établie par Lewis Mumford, nous opposons les techniques autoritaires, caractéristiques du système technologique, aux techniques démocratiques employées dans l’artisanat et par l’agriculture paysanne. Pour en savoir plus à ce sujet, lire cet article).


Notre unique objectif

Stopper et démanteler entièrement le système technologique né de la première révolution industrielle. Il n’existe aucun autre moyen de mettre rapidement et efficacement fin à l’extermination planétaire des espèces vivantes en cours. Par ailleurs, en raison de la nature totalitaire du système technologique, toutes les sociétés traditionnelles (peuples de chasseurs-cueilleurs, agriculteurs et éleveurs de subsistance, etc.) seront éradiquées les unes après les autres au cours de ce siècle. Bien entendu, aucune autre alternative durable à la société industrielle ne pourra émerger tant que cet objectif ne sera pas atteint.


Stratégie

Phase I : développement de l’organisation ATR

1) Recruter des membres et constituer des groupes locaux en France et dans d’autres pays.

2) Former des membres sur les thématiques importantes pour construire la résistance : technocritique, culture politique, autodéfense, autonomie matérielle et survie en pleine nature. Aide à la désertion des bullshits jobs (mise en commun d’outils, de matériels et de connaissances).

3) Développer une stratégie de communication (site web, blog, vidéo, réseaux sociaux, podcast, journal papier, tracts, conférences, tables rondes, etc.) afin de sensibiliser l’opinion publique, mettre régulièrement en débat les implications politiques, sociales et écologiques du système technologique. Il s’agit également de questionner l’expansionnisme et le gigantisme qui caractérisent ce système.

4) Créer des lieux d’autonomisation et de formation propres au mouvement (fermes collectives, bibliothèques et locaux urbains, groupements forestiers, etc.).

5) Faire connaître ATR du public en coopérant avec d’autres mouvements (locaux ou nationaux) intéressés par la technocritique et l’apport de militants déterminés qui pourraient apporter une plus-value dans la lutte en matière d’efficacité.

Phase II : construction d’une culture de résistance à la technologie

1) Soutenir l’émergence d’une culture de la sécurité, et possiblement le fait que des militants choisissent de s’engager plutôt de manière clandestine (donc hors ATR) afin de pouvoir maximiser l’impact de leurs actions durant la phase III.

2) Développer des liens solides avec d’autres organisations et mouvements (au niveau local, national et international) autour du thème de la résistance à la technologie, en insistant sur la dynamique mortifère du progrès technique. Il accroît la complexité et l’ampleur des problèmes sociaux et écologiques existants tout en créant sans cesse des problèmes nouveaux.

3) Autonomisation d’un maximum de territoires par le rachat massif de terres et la création d’institutions parallèles, puis leur mise en réseau au sein de la culture de résistance anti-technologie.

4) Commencer à fédérer les masses autour d’objectifs offensifs non décisifs mais atteignables : neutralisation d’une technologie particulière, ou démantèlement d’une entreprise extrêmement nuisible.

5) Identifier et préparer stratégiquement les démarches à suivre pour les blocages et démantèlements de la phase III.

Phase III : démantèlement du système technologique

1) Faire connaître au public les éventuels groupes clandestins qui voudraient participer au démantèlement hors du cadre d’action d’ATR.

2) Coordonner des mouvements de masse légaux et non violents pour assurer le blocage des infrastructures énergétiques.

3) Coordonner des mouvements de masse légaux et non violents pour assurer le démantèlement des infrastructures industrielles, en priorité celles d’extraction et de transport de matière/d’énergie.

4) Coordonner des mouvements de masse légaux et non violents pour reprendre les terres aux industriels.

5) Assurer légalement et de façon non violente l’impossibilité d’un rétablissement de l’infrastructure technologique sur les terres libérées, en encourageant et accompagnant l’autonomisation des populations à l’échelon local.

Note : ATR est et restera toujours une organisation légale non violente. Elle ne sera jamais à l’initiative d’actions dépassant ce cadre.

Rejoindre la résistance

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