Camp d'hiver — Témoignage d'un camarade américain

Être un membre international d’Anti-Tech Résistance peut parfois donner l’impression d’être un peu isolé. Bien sûr, j'ai des amis, de la famille et des collègues, mais lorsqu'il s'agit d'actions anti-technologie, je n'ai pas de camarades au Dakota. Alors quand j’ai appris pour le camp d’hiver d’ATR, je n’ai pas beaucoup hésité. En y allant, je pourrais entrer en contact avec des camarades français, apprendre beaucoup de notions théoriques et stratégiques. Congés posés. Organisateurs informés. Billets réservés. Avant de m'en rendre compte, mon avion se posait à Paris (atterrir sur le tarmac est un bon réveil). Après l'épreuve de la file d'attente à la douane, deux camarades d'ATR m'ont accueilli – à mon grand soulagement, en anglais. Je suis arrivé 3 jours avant le camp et dans ce laps de temps, j'ai pu recevoir de nombreuses formations sur le développement de la stratégie et des tactiques d’ATR. Nous avons également assisté à une conférence sur l’analyse de divers blocages d'infrastructures. En même temps, j'ai pu rencontrer des camarades à qui je n'avais parlé que par Signal ou par appel vidéo. C’était sympa. J’ai aussi pu poser des questions sur comment ATR avait pu se développer à Paris.
3 jours plus tard, changement de paysage, des rues bondées de Paris aux vallées du Sud. Bien qu'ayant vécu dans des zones montagneuses dans les Black Hills et visité certaines des Rocheuses et des Cascades, aucun des sommets n'était aussi spectaculaire et enneigé que ceux des Alpes. Près du chalet, une chute d’eau. Elle se nourrit de la neige fondante. Alors que certains montaient des tentes, j'ai accepté l'offre de dormir à l'intérieur pour ne pas coucher en hamac toute la semaine. Et bien que j'aie essayé d'apprendre un peu de français avant de voyager, je n'aurais pu tenir une semaine sans ceux qui se sont portés volontaires pour tout me traduire en anglais. Pendant la semaine, nous avons appris des concepts stratégiques, le matérialisme anti-tech et des compétences très pratiques telles que le transport d’un camarade blessé. Il y a aussi eu des conférences additionnelles d'analyse historique et contemporaine. Les nuits étaient l’occasion de chanter, et je ne pourrai plus m’empêcher de penser à La Makhnovtchina de temps en temps. Mais la meilleure nuit fut celle du vendredi. Celle des discours, autour des camarades qui s’étaient rassemblés. Les discours m’ont poussé à vraiment repenser mes priorités, en étudiant mes objectifs, me demandant s’ils me permettraient d’accomplir notre révolution. Cela m’a rappelé ce que disait Ted Kaczynski : s’engager profondément dans la révolution, c’est la seule chance de l’atteindre. Penser efficacité. À la fin, la salle était plutôt animée.
Durant le camp, j’ai participé à deux randonnées. L’une était courte mais physiquement exigeante, l’autre était contemplative et incluait une nuit de camping sauvage.
Co-voiturage jusqu'à Paris. Enregistrement des bagages. Embarquement sur mon vol. Et après un long vol, je suis arrivé exactement là où j'étais dix jours auparavant. Avec le recul, je ne suis pas seulement très satisfait, j’ai acquis une certitude : je ne suis plus seul. Durant le pré-camp et le camp, j’ai pu rencontrer de nombreux camarades et sympathisants, certains venant de toute l’Europe. C'était agréable de parler de nos histoires et de nos expériences, d'autant que la plupart avait une grande expérience de l'action anti-tech en France. Les formations m'ont également permis d'apprendre beaucoup de choses. Et comme l’équipe des traducteurs et des étrangers était petite, j’ai pu avoir des dialogues très constructifs, poser beaucoup de questions.
En rentrant chez moi, je me sens inspiré par ce que peut faire un groupe anti-tech dynamique. Je sens que mes camarades me poussent à planter la graine anti-tech, ici, aux Etats-Unis.
Si vous n’aviez qu’une chose à retenir de mon expérience à ATR, c’est celle-ci : si l’opportunité se présente, saisissez-là. L’été prochain, l’hiver prochain, soyez-là. Écoutez. Apprenez. Discutez. Et aiguisez vos stylos ; car l’histoire ne s’écrit pas seule.
Join the resistance.
ATR is constantly welcoming and training new recruits determined to combat the technological system.