La fin des paysans (par François Jarrige)

« La machine nous isole, elle nous a fait devenir plus renfermés qu’avant, nous sommes esclaves de la machine »

– Anetta Balsamo, paysanne du Piémont italien, années 1970

Morceaux choisis de Technocritiques : du refus des machines à la contestation des technosciences (2014), un excellent ouvrage de l’historien François Jarrige. On y apprend que la paysannerie constituait un frein au développement industriel, c’est pourquoi la technocratie – l’élite scientifique et technicienne, les entrepreneurs et les hommes d’État – a tout fait pour s’en débarrasser. Depuis le départ, l’industrialisation est un projet politique imposé par la technocratie aux populations de façon extrêmement autoritaire, par la violence institutionnelle, physique et psychologique (propagande). Depuis, ce cancer appelé « développement » a métastasé un peu partout dans le monde.


Aux lendemains de la guerre, l’économie de l’Europe, comme celle du Japon, est en crise. En Allemagne, les grandes villes, les réseaux de transport et les régions industrielles sont en ruines. Même si les campagnes ont été relativement épargnées par les bombardements, l’agriculture est partout affaiblie et les disettes frappent avec plus ou moins d’intensité. En France, les opérations militaires ont détruit plus d’un million d’hectares de terres agricoles et les importations sont gênées par l’effondrement des infrastructures. Mais, dès 1952, la production retrouve son niveau de 1938. L’après-guerre est en effet marquée par le passage d’un imaginaire de la stabilité – la IIIe République agrarienne défendait la paysannerie face à un prolétariat urbain inquiétant  – à un puissant imaginaire modernisateur qui entend mettre l’agriculture au service du développement industriel du pays[1]. En quelques décennies, la paysannerie disparaît ou est massivement transformée par la modernisation. Au milieu du XXe siècle, hormis en Angleterre et en Belgique, les paysans représentent toujours plus de 25 % de la population active en Allemagne et aux États-Unis, le tiers en France ou en Suède, plus de 50 % au Japon ou en Espagne, et même les trois quarts des actifs dans des pays agraires comme l’Algérie ou la Roumanie[2]. Cette main-d’œuvre pléthorique est peu propice à l’usage intensif des techniques de production les plus modernes. Vers 1950 en Europe, un quart seulement de la puissance totale de traction est motorisée, et beaucoup d’agriculteurs repoussent l’utilisation des « tracteurs américains », trop grands pour leurs modestes fermes. Par ailleurs, dans certaines régions, les premiers tracteurs utilisés sont souvent « faits maison », c’est-à-dire « assemblés à partir de voitures et de pièces de tracteurs par les forgerons du cru ou par les agriculteurs eux-mêmes[3] ». Plus que dans les autres pays industrialisés, la paysannerie française demeure longtemps à l’écart des bouleversements techniques : le maintien des pratiques d’autosubsistance et de la polyculture, la petite taille des exploitations (moins de 20  hectares en moyenne), l’ampleur du nombre d’actifs agricoles (encore 36  % de la population active en 1946), l’existence d’une politique protectionniste qui permet d’assurer un revenu aux paysans, tout cela freine l’adoption des nouvelles techniques.

Après 1950, la situation change rapidement et l’impératif de modernisation s’impose dans les campagnes. En trente ans, la paysannerie est morte : elle est ramenée à seulement 15 % des actifs en Espagne et en France vers 1980, 10  % au Japon, et même en Amérique latine le pourcentage des paysans diminue de moitié au Mexique ou en Colombie entre 1950 et les années 1970. La « révolution agricole » prend notamment la forme d’une mutation technique rapide mais très variable. Marcel Mazoyer insiste sur l’inégalité croissante entre les agricultures très technicisées des pays du Nord et des grandes exploitations d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie, et la masse des petits paysans qui continuent de travailler manuellement en utilisant les outils anciens et la traction animale[4]. La modernisation technique de l’agriculture est soutenue par l’État et ses institutions – en France, l’INRA est créé en 1946 –, financée massivement par les plans Marshall et Monnet, encouragée par les syndicats agricoles, portée par le désir de supprimer l’ancienne société paysanne identifiée en France aux errements de Vichy. Le productivisme s’impose rapidement dans les divers secteurs agricoles – machinisme pour remplacer les bras, remembrement, insémination artificielle et produits de traitement pour augmenter les rendements. Dans le discours modernisateur, le paysan et ses routines deviennent l’ennemi qu’il faut vaincre : en 1959, le rapport du Comité Rueff-Armand, chargé par de Gaulle de rendre compte des « obstacles à l’expansion économique », estime que l’agriculture, avec ses structures foncières archaïques, ses prix trop élevés et ses « mentalités et comportements indifférents ou hostiles au changement  », « freine indirectement l’expansion de l’industrie et du commerce[5] ».

Contrairement à l’image parfois véhiculée d’une paysannerie acceptant dans l’enthousiasme ces transformations, des travaux de sociologie ont très tôt souligné combien le souhait de nombreux paysans était de continuer leur activité. Alors que la fin des paysans, victimes de la généralisation des machines, est annoncée, les travaux historiques et sociologiques sur la modernisation se multiplient[6]. Une enquête menée dans les années 1950 sur les attitudes des agriculteurs du Sundgau face à la modernisation en Alsace souligne par exemple « qu’elles ne font aucune place au progrès ni à la modernisation et qu’elles sont tout entières tournées vers leur propre préservation et le maintien du statu quo[7] ». Par la suite, la sociologie rurale complexifie son approche ; elle s’intéresse aux rationalités paysannes et commence à rejeter le modèle linéaire de diffusion du progrès technique. Dans une enquête sur l’introduction du maïs hybride d’origine américaine dans les Pyrénées, Henri Mendras souligne ainsi que « le système de pensée technique et économique fondé sur le rendement et l’efficacité paraît, à ce niveau, étranger aux agriculteurs béarnais[8] ». La modernisation et la mécanisation agricole sont pourtant rapides, et le million de tracteurs est atteint au début des années 1960 en France. Ce développement productiviste s’accompagne d’une somme gigantesque de souffrance et d’angoisse, menant parfois à la dépression et aux suicides, comme l’ont montré les travaux de psychosociologie du travail menés par Michèle Salmona dès les années  1970[9]. L’imposition du productivisme modernisateur broie ces hommes et ces femmes dans un déni total de leurs souffrances. En Italie, dans les années 1970, l’ancien résistant Nuto Revelli recueille des centaines de témoignages de paysans et montagnards des régions de la province de Coni, dans le Piémont, victimes de la mécanisation à marche forcée. Ces « oubliés des temps modernes » disent le choc qu’a représenté la modernisation des campagnes, le décalage entre les promesses et les réalisations. Désormais, remarque ainsi Anetta Balsamo, née en 1930, « la machine nous isole, elle nous a fait devenir plus renfermés qu’avant, nous sommes esclaves de la machine[10] ».

Il est rare que le monde paysan résiste collectivement aux projets techniques qui bouleversent son mode de vie. En 1946, par exemple, les paysans du petit village de Tignes, en Savoie, mènent une longue guérilla faite de résistance passive et d’actions de sabotage contre la construction de l’immense barrage hydroélectrique qui s’apprête à noyer leur vie[11]. Mais cette lutte, qui pouvait paraître légitime quelques années auparavant, semble désormais à contre-courant du progrès. En résistant aux grands projets technologiques, les paysans apparaissent d’abord comme une menace pour la survie et l’avenir de la nation. L’État n’hésite pas à se montrer autoritaire face à ces récalcitrants : le nombre de CRS acheminés dans le village dépasse bientôt celui des habitants, et Tignes se transforme en véritable camp militaire. Une guerre culturelle oppose alors les fractions modernisatrices et les villageois. Le camp des modernisateurs s’étend de la bourgeoisie libérale, soucieuse de développer un capitalisme plus efficace sur le modèle américain, aux communistes, défenseurs de la politique engagée par EDF, récemment nationalisée. Les grands projets ont le vent en poupe dans le contexte de reconstruction : en 1952 est inauguré en grande pompe le barrage de Donzère-Mondragon, sur le Rhône, malgré les nombreuses protestations locales[12].

Les luttes paysannes contre la modernisation demeurent mal connues et n’ont cessé d’être marginalisées. Les protestations contre la concentration des exploitations, les remembrements, les nouvelles logiques techniques et industrielles sont pourtant nombreuses. En 1962, par exemple, des cultivateurs bretons attaquent un élevage avicole accusé de concurrence déloyale et injuste. Des installations modernes, comme les mangeoirs ou les bacs d’alimentation, sont saccagées et des milliers de poulets congelés sont détruits[13]. Mais ce type d’action est rapidement repoussé. Le savant Roger Heim (1900-1979) semble bien seul alors à dénoncer les effets néfastes des grands projets techniques de l’après-guerre[14]. Centralien et ingénieur chimiste de formation, Heim se tourne vers l’étude des champignons et devient un savant naturaliste reconnu dans l’entre-deux-guerres. En 1942, il entre dans la Résistance, puis est dénoncé à la Gestapo et déporté en Allemagne, d’où il est libéré en 1945. En 1948, il est l’un des fondateurs de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) ; en 1951, il devient président du Muséum national d’histoire naturelle et, en 1963, président de l’Académie des sciences. En dépit de ces positions, cet acteur central de l’émergence du mouvement de protection de la nature fut constamment marginalisé. Dans Destruction et protection de la nature (1952), comme dans ses nombreuses publications ultérieures, il dresse un réquisitoire implacable contre la modernisation de l’agriculture. Il fustige par exemple le développement de la riziculture mécanisée, censée « mettre en valeur » la Camargue[15]. En 1963, il s’en prend au déferlement de l’« industrialisation aveugle », à la « concentration dans notre malheureux Hexagone des bouffées de pollution, chimique autant que radioactive » ; tout cela est l’œuvre d’« une mécanique qui ne construit que rarement sans détruire parce que ses forces sont actionnées souvent par le strict souci financier et non par l’intérêt collectif, et par les méconnaissances précises du vivant, y compris l’homme[16] ». Cette inquiétude n’est pas totalement isolée : dans le compte rendu qu’il fait du livre, le géographe Max Sorre, professeur à la Sorbonne, témoigne des mêmes préoccupations : « Nous traversons une ère marquée par les progrès inouïs de la technique. Les techniciens faiseurs de plans nous éblouissent par leurs réalisations, dont nous profitons à coup sûr. Ils prétendent à dominer le monde, regardant comme légitime la suppression de ce qui gêne leurs plans. Ceux-ci sont à court terme par rapport à la vie des sociétés. Voilà que nous nous apercevons que ces mécaniciens, ces économistes esclaves du chiffre, manquent peut-être d’une forme indispensable d’intelligence, que leur pouvoir est usurpé et qu’ils préparent des catastrophes pour le lendemain. […] Je souhaite que la lecture de son livre amène des esprits véritablement scientifiques que n’aveugle pas l’illusion technicienne à se méfier[17]. »

De plus en plus de travaux montrent l’émergence précoce, et largement transnationale, des préoccupations environnementales à l’époque de la guerre froide[18]. Le mouvement et la pensée environnementalistes se développent notamment aux États-Unis, en lien étroit avec les débats sur les périls démographiques et la surexploitation des ressources naturelles. Fairfield Osborn publie ainsi dès 1948 La Planète au pillage, où il montre comment « l’homme est devenu une nouvelle force géologique  » qui s’apprête à « détruire les sources mêmes de sa vie ». Dans l’ouvrage, le naturaliste met notamment en cause les « nouvelles découvertes qui ont permis à l’homme d’exploiter de façon beaucoup plus efficace qu’auparavant les ressources naturelles », et il conteste l’idée naissante selon laquelle la vie pourrait « être indéfiniment soutenue et assurée par des moyens artificiels[19] » . Pourtant, plus que la prolifération et le gigantisme des techniques industrielles, c’est d’abord l’explosion démographique qui le préoccupe, ce qui contribue à l’identification des analyses technocritiques au « néomalthusianisme[20] ». Aux États-Unis, la publication en 1962 du Printemps silencieux, le livre de la zoologue Rachel Carson, fait l’effet d’une bombe et contribue plus que tout autre à diffuser la critique de l’agriculture productiviste[21]. Elle y révèle les effets destructeurs du DDT sur la faune aquatique et établit un lien entre la mort des écosystèmes et l’utilisation massive des pesticides depuis 1945. Elle suscite une gigantesque controverse sur le projet d’artificialisation et de contrôle technique de la nature. Son travail est rapidement contesté par l’industrie, et elle est l’objet d’un vaste travail de désinformation : on l’accuse d’être « hystérique », d’être au service du KGB et de vouloir ramener la société américaine au Moyen Âge. Dès mai 1963, pourtant, le Comité consultatif des sciences de l’administration Kennedy préconise de limiter l’utilisation des pesticides, et l’ouvrage connaît un rapide succès auprès du grand public. En France, il est traduit très rapidement, même s’il ne suscite pas autant de débats.

Les premières inquiétudes à l’égard de la santé des travailleurs agricoles surgissent au même moment. Dès 1949, en Californie, vingt-cinq ouvriers tombent malades après avoir travaillé dans un verger aspergé du pesticide Parathion ; et, en septembre de la même année, le département de la Santé publique de Californie recense 300 cas d’empoisonnement par des produits chimiques agricoles. Mais ces incidents sanitaires peinent à faire parler d’eux : ils concernent surtout des populations immigrées silencieuses et invisibles dans l’espace public[22]. En France aussi, alors que l’usage des pesticides croît au rythme élevé de 7 % par an dans les années 1950-1960, la santé des travailleurs agricoles demeure une question secondaire. Nathalie Jas l’explique par les lacunes de la médecine, incapable d’identifier les pathologies causées par l’exposition aux pesticides, par la faiblesse des préoccupations pour la santé dans les milieux agricoles, mais aussi par l’importance des controverses sur les effets des pesticides, qui tendent à effacer les manipulateurs de ces produits des listes de victimes au profit des consommateurs[23].

Dans l’ensemble, les oppositions à l’intensification de l’agriculture par le recours à la chimie et à la mécanisation semblent rares. Elles concernent surtout des personnalités isolées ou les premiers mouvements de l’agriculture biologique qui apparaissent alors en Allemagne, en Angleterre, au Japon[24]. S’inspirant des principes agronomiques théorisés dans l’entre-deux-guerres par le philosophe autrichien Rudolf Steiner, l’Allemand Pfeiffer, l’Anglais Howard ou le Japonais Fukuoka, l’agriculture biologique commence à se structurer dans les années 1950-1960 en réaction au déferlement croissant des pratiques technoscientifiques[25]. Dans son dernier livre paru peu avant sa mort en 1945, le botaniste Albert Howard dénonçait déjà les excès de la mécanisation et de l’artificialisation des pratiques agricoles modernes[26]. Ces auteurs se sont opposés au déferlement technologique et à la transformation de l’agriculture par la chimie au nom des liens indéfectibles entre la fertilité du sol, la qualité des aliments et la santé des populations, liens que les nouvelles méthodes risquent de rompre. Le Suisse Hans Müller développe et popularise de son côté une méthode d’agriculture dite « organique biologique », qui prône l’autarcie des producteurs, des circuits de distribution courts, l’apport d’azote par des moyens naturels. Fondées sur des travaux en bactériologie, ces méthodes peinent toutefois à convaincre au-delà d’un petit cercle. Pour ces fondateurs de l’« agro-écologie », il ne suffit d’ailleurs pas de contester le déferlement des technosciences et ses effets sur le monde paysan et les milieux naturels, il faut surtout imaginer d’autres techniques et savoirs agronomiques capables de concurrencer l’« agriculture conventionnelle »  : «  De même qu’au début du temps du capitalisme les tisserands n’ont pas pu protéger leurs femmes, enfants et eux-mêmes contre l’exploitation brutale en assaillant les usines et en détruisant les hautes cheminées, de même on ne peut gagner contre cette cause déterminant le destin de l’agriculture par une croisade contre la technique, contre le moteur. Ce n’est pas contre quelque chose, mais uniquement pour quelque chose de grand et beau, susceptible d’enthousiasmer la jeune génération, que l’agriculture gagnera cette bataille… » écrivait ainsi Hans Müller[27].

En 1961 est créée l’Association française d’agriculture biologique, et en 1964 apparaît l’association Nature et progrès, qui élabore le premier cahier des charges définissant les normes d’une agriculture dite « biologique ». C’est aussi en 1961 que Pierre Rabhi, immigré algérien et OS dans l’industrie de la banlieue parisienne, choisit la « sobriété heureuse » du retour à la terre contre la modernité hors sol des « Trente Glorieuses ». Dégoûté par le travail en usine, il découvre que l’« obsession productiviste » est « tout aussi virulente à la campagne ». Les jeunes paysans des Cévennes qu’il côtoie sont en effet pris « dans une transe irrépressible », endoctrinés par le discours modernisateur, fascinés par les « prouesses de l’agrochimie » comme par le tracteur, ce « Dieu qui dominait tout », « symbole de puissance, emblème du progrès technique nimbé de tous les fantasmes ». Il choisit de son côté le « refus radical de l’agriculture industrielle » et devient peu à peu le prophète d’une « agriculture organique vivrière » pensée comme une alternative à la production technicisée conventionnelle[28].

François Jarrige


  1. Pierre MULLER, Le Technocrate et le Paysan. Essai sur la politique française de modernisation de l’agriculture de 1945 à nos jours, Éditions ouvrières, Paris, 1984.

  2. Pour un bref panorama comparé des mutations sociales de l’après-guerre, cf. Eric HOBSBAWM, L’Âge des extrêmes, op. cit., p. 379-419.

  3. Cité dans Gijs MOM, « Compétition et coexistence », loc. cit., p. 41.

  4. Marcel MAZOYER et Laurence HOUDART, Histoire des agricultures du monde, Le Seuil, Paris, 2002.

  5. Rapport Rueff-Armand (1959), Rapport sur les obstacles à l’expansion économique, Imprimerie nationale, Paris, p. 23 ; voir aussi Bernard BRUNETEAU, Les Paysans dans l’État. Le gaullisme et le syndicalisme agricole sous la Ve République, L’Harmattan, Paris, 1994 ; sur les ambivalences de la gauche non communiste, enthousiaste à l’égard de la modernisation technico-économique mais critique vis-à-vis de ses effets démographiques et sociaux, voir Fabien CONORD, Rendez-vous manqués. La gauche non communiste et la modernisation des campagnes françaises, PUB, Bordeaux, 2010.

  6. Daniel FAUCHER, Le Paysan et la Machine, Minuit, Paris, 1954 ; chez les géographes et les ethnologues, l’interrogation sur l’attitude à l’égard des « techniques modernes » se développe aussi. Voir les réflexions de Lucien Bernot à la fin des années 1950 : « Attitudes des Français devant les techniques modernes », Cahiers d’Histoire Mondiale, vol. V, nº 4, 1960, p. 975-994 ; cette revue est publiée entre 1953 et 1972 sous les auspices de l’Unesco.

  7. Henri MENDRAS, Les Paysans et la Modernisation de l’agriculture, compte rendu d’une enquête pilote, CNRS éditions, Paris, 1958.

  8. Henri MENDRAS, La Fin des paysans, Sedes, Paris, 1967  ; Maryvonne BODIGUEL, Les Paysans face au progrès, Presses de la FNSP, Paris, 1975

  9. Michèle SALMONA, « La culture économique et technique face au développement  », Options méditerranéennes, nº 21, 1974, p. 47-57 ; Michèle SALMONA, Souffrances et résistances des paysans français. Violences des politiques publiques de modernisation économique et culturelle, L’Harmattan, Paris, 1994.

  10. Nuto REVELLI, Le Monde des vaincus, Maspero, Paris, 1980, p. 60.

  11. R. L. FROST, « The flood of “progress”. Technocrats and peasants at Tignes (Savoie), 1946-1952 », French Historical Studies, vol. 14, nº 1, 1985, p. 117-140 ; Denis VARASCHIN, Tignes. La naissance d’un géant, Presses de l’université d’Artois, Arras, 2001.

  12. Sara B. PRITCHARD, Confluence. The Nature of Technology and the Remaking of the Rhône, Harvard University Press, Cambridge (MA), 2011.

  13.  Cité par Edouard LYNCH, « Les luttes contre les cumuls. Une nouvelle question agraire au temps du général De Gaulle  », communication au Congrès «  Grèves et conflits sociaux  », Dijon, 17 mai 2013, préactes.

  14. Roger HEIM, Destruction et protection de la nature, Armand Colin, Paris, 1952.

  15. Christophe BONNEUIL Et Florent CHARVOLIN, «  Entre écologie et écologisme. La protection de la nature au Muséum dans les années 1950 », Annales des Mines. Responsabilité & Environnement, nº 46, avril 2007, p.  46-52 ; Roger HEIM, «  Le naturaliste face au technicien », in Roger HEIM, L’Angoisse de l’an 2000. Quand la nature aura passé, l’homme la suivra, Éditions de la fondation Singer-Polignac, Paris, 1973, p. 262. [1965], p. 303-314.

  16. « Hommage à Rachel Carson. 1963/1964 », in Roger HEIM, L’Angoisse de l’an 2000, op. cit., p. 262.

  17. Annales de Géographie, 1953, vol. 62, nº 331, p. 198-200.

  18. John R. MCNEILL et Corinna R. UNGER (dir.), Environmental Histories of the Cold War, German Historical Institute/Cambridge University Press, Washington et New York, 2010 ; Y. MAHRANE, M. FENZI, C.PESSIS et C. BONNEUIL, «  De la nature à la biosphère. L’invention politique de l’environnement global, 1945-1972 », Vingtième siècle. Revue d’histoire, nº 113, 2011, p. 127-141.

  19. Fairfield OSBORN, La Planète au pillage, Actes Sud, Arles, 2008 [1948], p. 14, 51 et 76.

  20. Tom ROBERTSON, « Total war and the total environment. Fairfield Osborn, William Vogt, and the birth of global ecology », Environmental History, vol. 17, nº 2, avril 2012, p. 336-364 ; Fabien LOCHER, «  Les pâturages de la guerre froide. Garrett Hardin et la “Tragédie des communs” », Revue d’histoire moderne et contemporaine, 2013/1, nº 60-1, p. 7-36.

  21. Rachel CARSON, Printemps silencieux, Plon, Paris, 1963 [1962].

  22. L. NASH, « The fruits of ill-health. Pesticides and workers bodies in post-world war II California », Osiris, vol. 19, 2004, p. 203-219.

  23. Nathalie JAS, «  Pesticides et santé des travailleurs agricoles en France dans les années 1950-1960  », in Christophe BONNEUIL, Gilles DENIS et Jean-Luc MAYAUD (dir.), Sciences, agriculture, alimentation et société en France au XX e siècle, L’Harmattan et Quae, Paris, 2008 ; Nathalie JAS, « Public health and pesticides regulation in France before and after Silent Spring », in Soraya BOUDIA et Nathalie JAS (dir), « Risk Society in Historical Perspective », numéro special d’History and Technology, vol. 23, nº 4, décembre 2007, p. 369-388.

  24. G. VOGT, « The origins of organic farming », in William LOCKERETZ (dir.), Organic Farming. An International History, CABI, Wallingford, 2007, p. 9-29 ; et Yvan BESSON, Les Fondateurs de l’agriculture biologique. Albert Howard, Rudolf Steiner, Maria et Hans Müller, Hans Peter Rusch, Masanobu Fukuoka, Éditions Sang de la Terre, Paris, 2011.

  25. Masanobu FUKUOKA, La Révolution d’un seul brin de paille. Une introduction à l’agriculture sauvage, Éditions de la Maisnie, Paris, 1983.

  26. Albert HOWARD, Farming and Gardening for Health or Disease (1945).

  27. Cité par Marie-Monique Robin dans sa belle enquête sur l’histoire de l’agroécologie : Marie-Monique ROBIN, Les Moissons du futur. Comment l’agroécologie peut nourrir le monde, La Découverte-Arte Éditions, Paris, 2012, p. 274.

  28. Pierre RABHI, Vers la sobriété heureuse, Actes Sud, Arles, 2010, p.  25 et 90 ; cf. aussi Pierre RABHI, Du Sahara aux Cévennes, Éditionsde Candide, Lavilledieu, 1983.

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