ATR s'invite au Contre-sommet de l'IA d'Eric Sadin et Anne Hidalgo

Dans l’après-midi du lundi 10 février se déroulait au Théâtre de la Concorde le Contre-sommet de l’IA lancé par Eric Sadin. Alors que les militants d’Anti-Tech Resistance (ATR) mènent depuis 9 mois une campagne de terrain contre cette technologie mortifère, nous n’avons pas été conviés à l’événement. Pire, les organisateurs ont convié la maire de Paris, Anne Hidalgo, grande fanatique de la ville « intelligente » et de la startup nation. C’en était trop, il fallait intervenir. Peu avant l’arrivée d’Eric Sadin et d’Hidalgo, un groupe d’anti-tech a rapidement envahi la scène afin de prendre la parole devant un public de 300 personnes.

Anne Hidalgo n’a rien à faire à un Contre-sommet de l’intelligence artificielle, elle qui défend la Smart City dopée aux IA, elle qui promettait de faire de Paris « une capitale européenne et mondiale de l'économie numérique » et qui, lors de la campagne présidentielle, comptait faire du numérique une « odyssée » industrielle prioritaire. De plus, Hidalgo n’a manifesté aucune opposition à l’installation de la vidéosurveillance algorithmique (VSA) à Paris lors des Jeux Olympiques 2024. Hidalgo, membre du parti socialiste devenu expert dans la trahison de toutes les luttes sociales depuis des décennies, n’a définitivement pas sa place à un événement critique de la technologie.

La solution ne viendra pas des États ni des partis politiques qui sont contraints, pour des raisons systémiques et géopolitiques, à nourrir la folle fuite en avant technologique. Comme le répète ATR depuis sa fondation en 2022, la seule solution réaliste et techniquement faisable pour mettre fin à cette course suicidaire, c’est de débrancher l’IA, de mettre à l’arrêt le système industriel. Nous avons besoin d’un mouvement capable de s’affranchir des enjeux électoralistes pour sortir du cercle vicieux qui mène l’humanité à sa perte.

Nos intervenants ont par la suite donné des exemples d’actions réalisées par ATR dans le cadre de la campagne contre l’IA démarré au printemps 2024.

À Rennes, en novembre dernier, ATR a bloqué une conférence donnée par l’armée et l’entreprise Thales lors de l’European Cyberweek. En septembre, ATR s’était déjà illustré en perturbant une autre conférence de l’armée, cette fois-ci à l’INRIA, pour dénoncer le fait que l’État investit un milliard pour créer un pôle spécialisé dans l’IA militaire.

Dernier exemple d’action concrète sur le terrain avec le Contre-sommet organisé par ATR et l’Assemblée Générale Anti-Industrielle Parisienne (AGAIP) cette semaine. Toute la semaine, nous étions une cinquantaine venus de toute la France à arpenter les rues de la capitale pour alerter nos semblables sur la gravité historique de la situation. Blocage de l’EHESS vendredi, conférences le samedi et rassemblement le dimanche devant le Grand Palais malgré l’interdiction de la préfecture.

Pour terminer, ATR s’est retiré après 20 minutes d’interventions, sous les applaudissements du public, pour laisser le Contre-sommet d’Eric Sadin se dérouler dans de bonnes conditions.

Ces actions restent bien évidemment symboliques et nous avons conscience qu’il faudra décupler nos forces et notre investissement collectif pour stopper la progression du techno-totalitarisme. Mais c’est un début nécessaire pour l’action révolutionnaire. Il faut arracher les corps des écrans, réapprendre à faire équipe et se battre pour notre liberté, pour la nature qui brûle partout sur Terre.

Nous ne stopperons pas l’IA avec des idées, mais en arrêtant l’infrastructure industrielle. La réalité c’est que nous n’avons pas le choix pour garantir la survie de l’espèce humaine.