Le programme du parti technologiste : réindustrialiser à tout prix
« L’industrialisation sera, je le crains, une malédiction pour l’humanité. »
– M.K. Gandhi
« Ce spectacle de guerre est donné par la paix ; cette copie effroyable de la dévastation est faite par l’industrie. »
– Victor Hugo, Le Rhin, 1839.
« Il est vain de déblatérer contre le capitalisme : ce n'est pas lui qui crée ce monde, c'est la machine. »
– Jacques Ellul, La Technique ou l’Enjeu du siècle, 1954.
« La bourgeoisie et le prolétariat ont la même religion de l’industrie, et le même terrain de jeu : la ville. Pour l’un et l’autre, la campagne est un corps étranger qu’on supporte tant bien que mal, en attendant de l’éliminer brutalement par la révolution, et méthodiquement par la technique. »
– Bernard Charbonneau, Le jardin de Babylone, 1969.
« Par le passé, l’homme était le plus important ; à l’avenir, le système devra primer. »
– Frederick Winslow Taylor
« La force que possède la bourgeoisie pour exploiter et opprimer les ouvriers réside dans les fondements mêmes de notre vie sociale, et ne peut être anéantie par aucune transformation politique et juridique. Cette force, c’est d’abord et essentiellement le régime même de la production moderne, à savoir la grande industrie. »
– Simone Weil, Réflexions sur les causes de la liberté et de l’oppression sociale, 1934.
« Les sociétés industrielles, dont la forme doit beaucoup à la longue et étroite collaboration entre souverains, marchands et mécaniciens, ont déjà amplement marqué le monde de leur empreinte. Le saccage de la nature et son remplacement par une antinature sont bien avancés ; l’effacement des cultures, des langues, des savoirs et savoir-faire des communautés qui se présentaient sur leur route également. L’inextinguible promesse progressiste est une incitation à poursuivre dans la même voie, avec pour horizon l’artificialisation – donc l’annihilation – de l’humanité elle-même. »
– Mathias Lefèvre et Jacques Luzi, « Homo industrialis, ou le culte funeste de l’artificiel », revue Écologie & Politique, 2017.
« Tous les spécialistes s’accordent pour considérer que les pollutions sont demeurées relativement limitées dans leur nature et leur étendue jusqu’à l’avènement de la civilisation industrielle. L’essor de cette dernière transforme les données du problème, et depuis l’ampleur des pollutions ne cesse de s’étendre et d’évoluer selon des cheminements complexes, jusqu’à saturer le monde contemporain et ses imaginaires. »
– François Jarrige et Thomas Le Roux, La contamination du monde : une histoire des pollutions à l’âge industriel, 2017.
Le parti technologiste regroupe la totalité des partis politiques. De l’extrême gauche à l’extrême droite en passant par le centre et les écologistes, le même projet politique : mener une guerre totale contre la nature, la dignité et la liberté au nom du progrès technologique et industriel. Cette uniformité des projets politiques est révélatrice du caractère totalitaire des sociétés industrielles.
Le philosophe allemand Hartmut Rosa a donné une définition du « pouvoir totalitaire » qui nous semble correspondre à ce que l’on peut observer dans une société industrielle.
« Je suggère que nous puissions considérer comme totalitaire un pouvoir lorsque a) il exerce une pression sur les volontés et les actions des sujets ; b) on ne peut pas lui échapper, c’est-à-dire qu’il affecte tous les sujets ; c) il est omniprésent, c’est-à-dire que son influence ne se limite pas à l’un ou l’autre des aspects de la vie sociale, mais qu’elle s’étend à tous ses aspects ; d) il est difficile ou presque impossible de le critiquer et de le combattre[1]. »
Le pouvoir industrialiste est exactement de ce type. Armé de sa technoscience et de ses machines toujours plus puissantes, ce système nous dépossède de notre autonomie, nous prend en otage. Il prospère en détruisant la biosphère, cette mince couche à la surface de la Terre qui abrite la vie depuis maintenant plus de trois milliards d’années.
Afin de montrer la nature totalitaire de la société industrielle, nous avons rassemblé des déclarations de personnalités politiques françaises. Tous, sans exception, défendent une réindustrialisation de la France. Les partis politiques ne diffèrent que sur la manière de faire – plus ou moins d’interventionnisme de l’État. La principale critique de l’opposition à droite comme à gauche ? Ça ne va pas assez vite. Ainsi, pour la gauche, la droite et une bonne partie des écologistes, la bétonisation des terres agricoles et sauvages n’est pas assez rapide, de même que le déversement de déchets toxiques dans les rivières. Des milliards de tonnes de sable ont été extraites des rivières et des littoraux français[2], mais ça n’est pas encore assez, voyez-vous. La dévastation industrielle progresse trop lentement.
L’industrialisation a provoqué une explosion des inégalités au niveau national et entre pays au niveau international. Le développement technologique détruit la paysannerie et l’artisanat[3]. La technologie et le confort moderne démolissent les fonctions cognitives élémentaires du cerveau (mémoire, empathie, apprentissage), affaiblissent les enfants et nous rendent de plus en plus malades en nous séparant de la nature[4]. Dans les pays industrialisés, 90 % du temps d’existence humaine est passé dans des endroits clos[5].
Au vu de l’avalanche de données scientifiques dont nous disposons sur les dégâts humains et écologiques croissants provoqués par le développement industriel, appeler à réindustrialiser est obscurantiste, insensé et criminel.
Emmanuel Macron (ni droite ni gauche, juste technologiste)
Formé à l’École nationale d’administration (ENA), l’une des nombreuses usines produisant des technocrates à la chaîne, banquier d’affaires, Emmanuel Macron a fait l’essentiel de sa carrière politique au Parti socialiste. Soutien de François Hollande puis membre de son gouvernement, aujourd’hui président de la République, il vénère le milliardaire transhumaniste Elon Musk et rêve de faire pulluler les « data center » les « usines automobiles » et les « grandes usines de batteries » sur le territoire[6]. En mai dernier, Macron a provoqué un tollé à gauche en disant qu’il voulait une « pause » sur les réglementations environnementales[7]. Cette même gauche qui promet, si elle était au pouvoir, de piloter la réindustrialisation plus efficacement et rapidement que Macron.
Jean-Marc Jancovici (écologiste décroissant)
Polytechnicien, auteur de plusieurs ouvrages de propagande industrialiste, nommé en 2018 au Haut conseil pour le climat composé de douze autres technocrates chargés « d’apporter un éclairage indépendant sur la politique du Gouvernement[8] », associé au cabinet de conseil carbone 4 et président du think tank The Shift Project, Jean-Marc Jancovici parle depuis plus de 10 ans d’une nécessaire réindustrialisation la France. Dans une tribune parue durant la campagne présidentielle de 2012 dans le journal Les Echos, propriété du milliardaire Bernard Arnault, Jancovici appelait déjà les « candidats sérieux » à suivre la « voie » de la décarbonation[9]. Il écrit que « la France manque d’industries : nous passons trop peu de temps à manipuler de la matière, et trop à manipuler de l’information ». Selon l’ingénieur polytechnicien, il faut « initier une nouvelle révolution industrielle basée sur un affranchissement progressif, mais massif, des combustibles fossiles ». Une « transition qui nous occupera 50 ans », le temps qu’il faudra aux grandes firmes industrielles pour achever les campagnes françaises, pour les rendre définitivement inhabitables.
Marine Le Pen (extrême droite)
Avocate de formation, engagée depuis les années 1980 dans le parti créé par son père, le Front national devenu Rassemblement national (RN), principal parti d’extrême droite en France, Marine Le Pen est députée et présidente du groupe Rassemblement national à l’Assemblée. Loin de vouloir préserver les terroirs, la paysannerie et la beauté de la France, Marine Le Pen adore les autoroutes (comme Hitler[10]), l’industrie, la science et le progrès.
« 110 kilomètre/heure sur l’autoroute ? On peut aussi s’arrêter de vivre, de respirer, d’avoir des voitures, de retourner à la carriole à chevaux. D’ailleurs si on écoute les écologistes c'est à ça qu'on va revenir. (…) La réalité c'est que leur vision est une vision de régression absolument totale de la civilisation, alors que, évidemment les solutions sont dans la science, le progrès, c'est-à-dire qu'on va trouver demain les solutions pour pouvoir améliorer l'efficacité énergétique[11]. »
Pour Le Pen, il faut du « patriotisme économique » et du « localisme », c’est-à-dire « réindustrialiser et produire les richesses en France[12] ». Mais comme on ne relocalise pas des mines et des monocultures d’hévéas, que le système techno-industriel est le produit de la mondialisation, de la division-spécialisation internationale du travail, cela signifie que tout le discours associant « retour à la souveraineté nationale » et « réindustrialisation » est une vaste escroquerie.
Jean-Luc Mélenchon (extrême gauche)
Membre du parti socialiste dans les années 1970, soutien de l’ancien collabo Mitterrand, fondateur du Parti de gauche (PG) puis de La France insoumise (LFI), sénateur durant plus de 13 ans, aujourd’hui député, Jean-Luc Mélenchon est un vieux roublard de la mafia politicienne française.
Comme tous les autres politiciens d’extrême gauche et d’extrême droite, le parti de Mélenchon estime que « la désindustrialisation, c’est la mort silencieuse pour des villages et des villes entiers ». C’est pourquoi le programme « L’avenir en commun » veut créer une « Agence pour la relocalisation » qui sera « chargée de recenser les filières industrielles indispensables à la souveraineté du pays et à la conduite de la bifurcation écologique[13] ». Nous faire passer la réindustrialisation pour une transition écologique, c’est le crédo de la technocratie au moins depuis le Club de Rome[14]. Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que le programme de la France insoumise fut le mieux classé par le Shift Project de Jean-Marc Jancovici[15].
Mégalomane, amateur de gadgets technologiques (hologrammes, etc.), Melenchon est probablement l’un des politiciens les plus techno-fanatiques, comme le montre ses aspirations transhumanistes et post-humaines.
« Ce qui était autrefois une condition biologique a cessé d’être une servitude. Demain nous vaincrons la mort[16]. »
Comme tout technologiste qui se respecte, Mélenchon est un fondamentaliste de la religion du Progrès. En 2012, il affirmait que « cette espérance humaine, dans la foi dans l’avenir, dans le progrès, aller au-delà de soi, voilà ce qui compte. »
Dans la même veine, il a déclaré qu’ « (…) un jour, nous vaincrons la mort et alors ce qui était le cœur de la condition humaine, qui était sa finitude subie deviendra d'une manière ou d'une autre une finitude que l'on aura choisie[17] ».
Les transhumanistes Elon Musk et Nick Bostrom applaudissent des deux mains.
Eric Zemmour (extrême droite)
Journaliste, essayiste, polémiste, président de Reconquête, Éric Zemmour propage ses idées rances depuis déjà pas mal d’années dans les médias industrialistes. En 2021, alors qu’il n’a aucune expérience en politique, il annonce sa candidature à la présidentielle 2022. Grâce à une grosse exposition médiatique, il siphonne des voix à Marine Le Pen et permet à Macron de l’emporter au premier tour.
Comme Mélenchon, Zemmour croit au pouvoir divin de la technologie et de l’industrie pour régler tous les problèmes sociaux et écologiques.
« Je crois dans le génie humain, dans sa capacité à se dépasser. Je suis convaincu que la technologie et l’innovation feront partie de l’éventail des solutions pour réduire notre empreinte carbone. Les exemples ne manquent pas, je pense à la pile à combustible, au développement d’énergies décarbonées comme la biomasse et la géothermie ou au nucléaire du futur. La technologie et l’innovation irrigueront toutes ces solutions[18]. »
Philippe Poutou (extrême gauche)
Ouvrier syndicaliste (CGT), engagé dans divers partis d’extrême gauche dont Lutte ouvrière (LO) et la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), Philippe Poutou était le candidat du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA qui remplace la LCR en 2011) à la présidentielle de 2022.
Comme pour tous leurs camarades de gauche et d’extrême gauche, le NPA base toute son analyse sur la vieille rengaine marxiste-léniniste selon laquelle les moyens de production pourraient être séparés des rapports de production (la technologie serait neutre, etc.). Au lieu de dénoncer l’industrialisme, ils critiquent le « capitalisme » et de plus en plus le « productivisme » pour récupérer les écologistes et les remettre dans le droit chemin industrialiste. Pour peaufiner la propagande, on ajoute encore le préfixe « éco » à socialisme. Le marketing politique, c’est une spécialité communiste.
Selon le NPA, il serait possible et souhaitable pour l’État d’organiser une « planification démocratique de l’économie », sans bien entendu que les interminables discussions indispensables à la « démocratie » n’entrent en conflit avec « l’urgence » sociale, écologique et sanitaire (le mot « urgence » est martelé 21 fois dans leur programme[19]).
Chez le NPA, il est également question de « réorienter le modèle productiviste du capitalisme industriel et agro-alimentaire » en « relocalisant les productions industrielles et agricoles ». Tout cela évidemment en stoppant « la politique d’artificialisation des sols ».
Poutou veut exproprier les grandes « multinationales capitalistes, notamment de l’automobile et de l’énergie » et mettre en place une « socialisation de l’économie sous le contrôle des salarié.e.s et des usager.e.s.[20] ». Lénine écrivait les mêmes mensonges quelques mois avant de prendre le pouvoir et d’instaurer l’une des pires dictatures du XXe siècle[21].
Pour rappel, l’industrialisme est un autoritarisme. Aucune démocratie n’est possible au sein du système techno-industriel.
Gaël Giraud (écologiste, économiste et jésuite)
Ancien économiste en chef de l’AFD, une agence néocoloniale qui sponsorise le développement du cancer industriel dans le Sud global, Gaël Giraud est aujourd’hui directeur de recherche au CNRS. Dans une interview à Reporterre, il paraît terrorisé par les conséquences d’un futur effondrement du système-monde technologique. Selon lui, « il faut tout faire pour échapper à l’effondrement », par exemple mettre en œuvre « des politiques publiques hypervolontaristes ». Il en profite pour fustiger les anarchistes qui se frottent les mains à l’idée de vivre la chute de l’Empire techno-industriel.
« La tentation est de se représenter l’effondrement comme une bonne nouvelle. Certains cèdent à une sorte de romantisme anarchiste, jubilant inconsciemment de l’abolition de l’État à la perspective de l’effondrement. Or, je suis convaincu que nous avons besoin d’un État pour faire respecter le droit et la justice, pour assurer des services publics et sociaux. Le seul intérêt de la collapsologie, c’est de nous encourager à tout faire pour éviter la catastrophe[22]. »
Pour le parti technologiste, le sauvetage de la nature et la survie de l’espèce humaine représentent la « catastrophe » qu’il faut à tout prix éviter.
Arnaud Montebourg (gauche)
Ministre de l’Économie, du Redressement productif et du Numérique sous François Hollande, Arnaud Montebourg pense que « les jeunes générations ont raison de s’inquiéter ». Parce que ces dernières « vivront avec le cauchemar que nous leur avons laissé ». Mais quel est donc ce « cauchemar » selon Montebourg ? Une nourriture imbibée de substances toxiques ? Une atmosphère de plus en plus allergène et cancérigène ? Une nature sauvage en ruines ? Non ! Apparemment, pour lui comme pour les autres, ça n’est toujours pas assez. Là est son « cauchemar ». Le déficit de laideur, de toxicité, de médiocrité, de néant.
Thomas Guénolé (politologue gauchiste)
Ancien conseiller d’Arnaud Montebourg et de Jean-Louis Borloo, ancien co-directeur de l’école de formation de la LFI, régulièrement invité sur les plateaux TV pour éructer sa haine des critiques de la technologie, Thomas Guénolé estime que « la voiture électrique est très vertueuse[23] » ou que s’inquiéter des effets néfastes de l’intelligence artificielle est « obscurantiste[24] ». Sans surprise, il apparente les ouvriers luddites qui se sont révoltés contre l'industrialisation à des demeurés n’ayant rien compris au pouvoir bienfaiteur de la Machine.
Édouard Philippe (droite)
Diplômé de Sciences Po et de l’ENA, militant socialiste avant de participer en 2002 à la création de l’UMP avec Alain Juppé, maire de l’immonde ville portuaire et industrielle du Havre, ancien Premier ministre du régime macroniste, Édouard Philippe regrette la disparition de l’industrie française au moins autant que ses camarades marxistes-léninistes.
« Depuis 1970, année de ma naissance, la part de l'industrie dans l'économie a été divisée par deux en France, qui est devenue l'un des pays européens avec l'industrie la plus faible. Nous avons vécu une forme de désindustrialisation. Pour prendre un exemple, dans l'Union européenne il n'y a qu'un pays où la part de l'industrie dans le produit intérieur brut est plus faible qu'en France : c'est le Luxembourg, qui n'a jamais été une puissance industrielle[25]... »
Il faut tout faire pour que les industriels reviennent polluer en France. Même les usines classées à haut risque.
« Peu de gens en France se disent opposés à l'industrie. Mais quand vous expliquez qu'il faut installer une usine classée Seveso seuil haut (risque technologique majeur -Ndr) non loin de chez eux, il y a d'un seul coup beaucoup moins de partisans de l'industrie. Et bien moi, je peux vous dire que si vous avez une usine Seveso seuil haut à caser, je la prends ! Parce que ce type de projet industriel, au Havre, nous savons faire. »
Édouard Philippe, qui est atteint de deux maladies auto-immunes, refuse de voir le lien prouvé scientifiquement entre leur multiplication et la toxicité croissante de l’environnement[26]. Déconnexion totale avec la réalité matérielle.
Et naturellement, « la transition écologique il faut y aller », « il faut embarquer un maximum de gens. »
« Battons-nous pour que le plus grand nombre d'industriels vienne produire chez nous »
Jean Lassalle (droite)
Député, président de Résistons, Jean Lassalle a souvent été décrit de façon mensongère comme le « candidat de la ruralité ». Or il prône le même projet délirant – le projet industrialiste – que tous les autres membres du cartel politicien.
Dans une interview au magazine Forbes, il livre sa vision du renouveau des campagnes :
« […] le tout service doit être abandonné car il faut d’abord réindustrialiser la France. Et l’industrie, même quand il s’agit d’industrie du futur, doit répondre aux besoins fondamentaux, pas s’occuper uniquement de niches. C’est pourquoi nous imaginons un plan Marshall pour l’industrialisation du pays. Par ailleurs, c’est au niveau de l’éducation et de la formation que beaucoup de choses se passent. Le sujet de la robotisation : faire cohabiter l’homme et le numérique est central[27]. »
François Bayrou (droite)
Ministre sous plusieurs gouvernements de droite, maire de Pau, président du Mouvement démocrate (MoDem), président de la communauté d’agglomération Pau Béarne Pyrénées, nommé en 2020 haut-commissaire au plan par Emmanuel Macron, mis en examen pour détournements de fonds publics, François Bayrou propose la même tambouille que l’extrême gauche. Il faut un État stratège et volontariste pour réindustrialiser, comme celui de Lénine, de Staline ou de Mao ; comme celui de Mussolini et Hitler ; comme l’État chinois.
« Il faut imaginer une mobilisation dans laquelle l’État jouerait un rôle central, mais qui doit être entourée des partenaires d’entreprises[28]. »
Nathalie Arthaud (extrême gauche)
Enseignante, porte-parole de Lutte ouvrière, toujours à raconter les mêmes inepties depuis des décennies. Pour l’extrême gauche, l’industrie de la bagnole et l’agrochimie ne sont problématiques que lorsqu’elles sont privatisées. Tous les problèmes disparaissent comme par enchantement en nationalisant.
« Moi je pense très clairement qu'il faut les exproprier et qu’il faut les gérer comme des services publics finalement. Je parle là de l’industrie automobile. Je parle de l'industrie agroalimentaire, je parle de ces grandes multinationales numériques… Les exproprier et les gérer comme des services publics et les gérer effectivement à l'échelle internationale parce qu’il est évident et j'insiste quand même là-dessus : la crise climatique ne trouvera pas de solution à l'échelle d'un seul pays. Vraiment là c'est la question de notre organisation planétaire. Aucun pays ne pourra espérer s’en sortir tout seul, nous sommes tous dépendants les uns des autres. Moi je ne suis pas de ceux qui veulent faire reculer la mondialisation. Je pense même que la mondialisation sera un bout de la solution. »
L’avènement d’un État totalitaire mondial hypertechnologique est tout sauf souhaitable. D’ailleurs, selon la théorie des systèmes autopropagateurs du mathématicien Théodore Kaczynski, c’est très peu probable[29]. Des politologues spécialistes des relations internationales ont également de sérieux doutes sur la faisabilité d’une planification mondiale[30].
Comme toutes les autres sous-branches du parti technologiste, Lutte ouvrière voue un véritable culte à l’industrie. Dans un numéro de mai 2023, le journal de Lutte ouvrière fustigeait par exemple la « prétendue réindustrialisation » du gouvernement macron[31].
Anne Hidalgo (gauche)
Membre du Parti socialiste (PS), maire de Paris, candidate à la présidentielle 2022, Anne Hidalgo est régulièrement attaquée par la droite pour les mesures écologiques soi-disant radicales que son administration imposerait dans la capitale. Un aperçu à son programme de campagne montre qu’Anne Hidalgo appartient bien au parti technologiste.
« Je crois à la réindustrialisation dans un monde décarboné. Je propose de lancer quatre « odyssées » industrielles pour répondre aux grands besoins actuels et futurs : la santé, l’énergie, la mobilité et le numérique[32]. »
Ou encore :
« La réindustrialisation doit être conçue comme un moteur de la transition écologique de notre pays[33] »
Xavier Bertrand (droite)
Président du conseil régional des Hauts-de-France, candidat en 2022 et ministre dans les gouvernements Villepin puis Fillon, Xavier Bertrand veut faire comme tout le monde. La Solution finale, c’est la Réindustrialisation !
« Je veux que l’on redevienne une grande nation industrielle. »
Amen.
Rachida Dati (droite)
Avocate, conseillère et porte-parole de Nicolas Sarkozy durant sa campagne en 2007, Rachida Dati veut des zombies électropropulsés guidés par intelligence artificielle partout.
« L’énergie et la mobilité sont 2 véritables sujets majeurs pour l’avenir.
Concernant la mobilité, la transition de mobilité ne doit pas être contrainte. Il faut s’appuyer sur l’intelligence artificielle pour traiter la mobilité. Et aller sur la mobilité propre.
La désindustrialisation à paupérisé le pays et la réindustrialisation dépend de la volonté politique. Or, la classe politique est moins courageuse : les politiques rechignent à prendre des risques. C’est dommage car la France est un pays innovant[34]. »
François Ruffin (extrême gauche)
Député, journaliste, rédacteur en chef de la revue Fakir et réalisateur du film Merci Patron, François Ruffin pleurniche depuis des années déjà sur le déclin de l’industrie française. Dernièrement, il réitérait dans le journal économique et financier La Tribune.
« Pourquoi l'industrie française est partie depuis quarante ans ? Parce que nos élites ont décidé que les usines, c'était passé, dépassé, que ça polluait, qu'il fallait se tourner vers les services, les banques et les assurances, qu'on pouvait juste garder, éventuellement, l'aéronautique et le luxe[35]. »
C’est vrai qu’aujourd’hui, l’industrie, ça ne pollue plus. C’est propre, grâce au progrès technologique. Tout va mieux, n’est-ce pas Fabrice Nicolino ?
« […] les hommes sont des déchets chimiques, des décharges ambulantes emplies de produits toxiques[36]. »
Comme la plupart des gauchistes, François Ruffin fustige la politique d’industrialisation de Macron qui ne va jamais assez vite.
« Ne vendons pas des illusions : il n'y a aucun redressement industriel aujourd'hui. La part de l'industrie dans la valeur ajoutée a baissé : de 14,3 % à 12,7 % en un mandat d'Emmanuel Macron[37]. »
Ruffin est un habile tacticien usant de méthodes rappelant celles de Lénine pour séduire (c’est-à-dire rouler dans la farine) les différents courants à gauche. Il fait la tournée des médias écologistes pour défendre un « rapprochement rouge-vert[38] » ou promouvoir une « économie de guerre climatique[39] ». Pour rappel, dans le langage marxiste-léniniste, un « rapprochement » c’est une exigence de soumission et d’obéissance.
Autre tactique d’enfumage, Ruffin se lance dans une critique de la notion de progrès et de la technologie dans son dernier livre pour récupérer la levée populaire de bouclier contre la 5G. Il suffit de l’écouter cinq minutes pour s’apercevoir qu’il raconte n’importe quoi, considérant la technologie comme un « outil » neutre[40] ou présentant la politique de modernisation d’après 1945 comme quelque chose de merveilleux faisant largement consensus, et non comme une planification autoritaire de l’industrialisation du pays menée par la technocratie[41]. Demandez aux habitants des dizaines de villages de montagne français noyés sous l’eau pour la construction de barrages hydroélectriques comment ils ont vécu les « Trente Glorieuses[42] ».
Bref, Ruffin propose le même projet de société que tous ses camarades membres du parti technologiste.
Sandrine Rousseau (écologiste)
Enseignante-chercheuse en sciences économiques et député, Sandrine Rousseau a été l’un des piliers d’Europe Écologie Les Verts. Avec Maxence Cordiez, Gaël Giraud, Timothée Parrique ou encore Jean-Marc Jancovici, elle fait partie de ces technocrates nuisibles qui instrumentalisent la catastrophe écologique et climatique pour rendre désirable une nouvelle relance industrielle[43].
Sandrine Rousseau est une techno-fanatique de la première heure, comme le montrent les projets et institutions qu’elle a soutenus durant ces dix dernières années dans son fief lillois : l’Institut National de Recherche en Informatique et Automatique (INRIA), chargé de configurer la “ville intelligente” (Smart City) du futur ; la “Troisième révolution industrielle” (celle des réseaux) du futurologue Jeremy Rifkin ; le Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA), installé dans le pôle de compétitivité Euratechnologies ; l’Institut d’Électronique, de Micro-Électronique et de Nanotechnologies (IEMN)[44].
Lors d’une interview en 2021, à la question « pensez-vous que la Chine est en train de devenir une puissance écologique ? Son modèle vous semble-t-il souhaitable ? », Sandrine Rousseau répond :
« La Chine nous a longtemps dit qu’elle ne pouvait avoir les mêmes normes environnementales que nous car c’était une économie émergente. Aujourd’hui les Chinois émettent plus par tête que les Européens. C’est un problème sérieux. Je crois que la Chine peut devenir une puissance écologique mais elle n’en prend pas encore le chemin malgré l’engagement fait l’année dernière par le Président Xi d’atteindre la neutralité carbone en 2060. Mais je ne veux pas sous-estimer la puissance de mobilisation et de planification chinoise. On a vu le rôle que la Chine a joué par exemple dans l’industrie renouvelable avec le solaire ou l’éolien en dominant très rapidement ces technologies et la chaîne de valeur industrielle qui l’entoure. La Chine peut donc être un acteur clef de la transition écologique mondiale. Il le faudra de toute façon[45]. »
Un point qu’elle partage avec le nucléocrate Jancovici qui estime de son côté que le techno-totalitarisme chinois est un « bon compromis[46] » pour faire accepter une réduction des émissions de 4 % par an.
Bruno Le Maire (droite)
Normalien et énarque, Bruno Le Maire a fait sa carrière avec l’UMP avant de rejoindre le gouvernement d’Édouard Philippe en 2017 en tant que ministre de l’Économie. Son credo ? La même rengaine que tous les autres : « relocalisation industrielle » über alles !
« Avec le président de la République, avec la Première ministre, nous engagerons donc la France dans une réindustrialisation verte rapide, massive, planifiée. Avec un objectif : que la France devienne la première nation de l’industrie verte en Europe[47] »
François Hollande (gauche)
Socialiste, énarque, ancien président de la République voulant « accélérer le virage vers l’industrie du futur[48] », François Hollande est un clone du parti technologiste. Dans un discours prononcé en 2017, il célèbre le passé industriel de la France et nous invite à « croire en l’industrie ».
« L'industrie occupe une place particulière dans l'histoire de notre pays ; d'où l'importance de l'ancrage dont parlait Louis GALLOIS pour dire ce que devait être la force de la France à travers ses usines. Il y a des secteurs qui ont particulièrement marqué l'histoire industrielle du pays. Le textile, l'automobile, l'aéronautique en sont parmi les plus connus. Puis il y a d'autres secteurs qui sont apparus. Mais il n'y a pas de vieille ou de nouvelle industrie. Il y a l'industrie ; et croire en l'industrie, c'est croire en l'avenir ; parce qu'il n'y a pas de pays qui puisse considérer son développement, sa croissance, son avenir sans qu'il n'y ait une base industrielle. Il faut qu'il y ait de la fabrication de produits, d'objets, pour qu'ensuite, il puisse y avoir des usages, des services qui puissent être proposés au consommateur[49]. »
Nicolas Sarkozy (droite)
Avocat d’affaires, ancien président de la République impliqué dans une longue série d’affaires crapuleuses, Nicolas Sarkozy a fait ses armes au RPR puis à l’UMP. Mais comme tous ses camarades du parti technologiste, Sarkozy aime l’Industrie plus que tout au monde.
« Maintenant, il nous faut travailler en priorité pour la croissance, pour la compétitivité, pour la ré-industrialisation qui seules, nous permettront de créer des emplois et du pouvoir d'achat[50]. »
Et la gauche critiquait déjà la droite pour cette « prétendue réindustrialisation ». La même mascarade pourrait durer encore des siècles si personne n’y met un terme. Simone Weil nous avait prévenu il y a 80 ans déjà qu’il fallait supprimer les partis politiques[51].
Fabien Roussel (extrême gauche)
Journaliste, membre du Parti communiste français (PCF), député et candidat à la présidentielle en 2022, Fabien Roussel s’est présenté comme le défenseur de la gastronomie française accessible à tous les Français.
« Un bon vin, une bonne viande, un bon fromage : c'est la gastronomie française. Le meilleur moyen de la défendre, c'est de permettre aux Français d'y avoir accès[52]. »
Les communistes nous enfument depuis toujours avec l’idée que le peuple pourrait avoir accès à l’opulence bourgeoise, grâce au progrès technique, sans déprécier la qualité des produits. Sauf que produire en masse du vin, de la viande, du fromage, cela revient inévitablement à produire de la merde. La seule solution pour avoir de la nourriture de qualité accessible, c’est l’autonomie alimentaire et paysanne défendue par L’Atelier paysan[53].
« Réorienter les aides publiques en priorité vers les TPE-PME délaissées, pour réindustrialiser la France[54]. »
Autre mensonge électoral classique chez les membres du parti technologiste, opposer les grandes entreprises aux petites, en gros faire croire que l’État en a quelque chose à faire des TPE-PME.
Outre une économie totalement dirigée par l’État, Fabien Roussel veut évidemment « réindustrialiser le pays[55]. »
Valérie Pécresse (droite)
Sortie de HEC et de l’ENA, conseillère de Jacques Chirac, membre de l’UMP puis fondatrice du parti Soyons libres en 2017, Valérie Pécresse est, comme tous les parasites de son espèce, une professionnelle du cumul de mandats[56]. Le moins que l’on puisse dire, c’est que son programme est très innovant par rapport à celui de ses petits camarades.
« Je ferai de la réindustrialisation une grande cause nationale de mon quinquennat. Je veux promouvoir une innovation du “faire”, une innovation industrielle qui permette à la France de décoller dans les technologies de pointe[57]. »
Comme ses camarades écologistes, socialistes et d’extrême gauche/droite, Valérie Pécresse veut « restaurer l’État dans son rôle de stratège et inciter fortement les entreprises à investir dans les secteurs clés de l’économie circulaire et bas carbone[58]. »
Marion Maréchal (extrême droite)
Nièce de Marine Le Pen, militante au Front national dès 2008, élue députée en 2012, vice-présidente du parti Reconquête, Marion Maréchal prône la même chose que tous ses collègues technologistes. Industrie über alles ! Dans une tribune parue dans L’Opinion, elle ment, comme toute la mafia technocratique. Elle présente la relocalisation industrielle et le made in France comme essentiels pour « relever les défis environnementaux. » L’État-stratège doit prendre la main pour « mettre en place un environnement fiscal, réglementaire et éducatif clair, simple, stable[59]. »
« Nous devons refaire de l’industrie une priorité nationale. Si le gouvernement veut tenir sa promesse de réindustrialisation, qu'il commence par mettre en place un environnement économique favorable !
La France est le deuxième pays d'Europe où les impôts de production sont les plus élevés. Deux fois plus qu'en Italie et quatre fois plus qu'en Allemagne. Le coût du travail est aussi parmi les plus hauts d'Europe[60]. »
Clémentine Autain (extrême gauche)
Formation politique au PCF puis membre de LFI (La France insoumise), députée, Clémentine Autain est aussi directrice de la publication du magazine Regards. À la manière de ses camarades technologistes d’extrême gauche et d’extrême droite, elle regrette la désindustrialisation et critique sévèrement la réindustrialisation de Macron qu’elle juge trop molle, manquant d’ambition.
« Pourtant, réindustrialiser est une urgente nécessité à la fois sociale, écologique et territoriale. La perte de notre industrie n’est pas une fatalité mais le résultat de choix politiques, ceux qui ont conduit au grand déménagement du monde[61]. »
Citant la militante écologiste Camille Étienne, Clémentine Autain accuse Macron d’avoir choisi « l’impuissance ». Autrement dit, les deux femmes pensent que la clé du problème écologique se trouve dans la toute-puissance de l’État. On aurait espéré plus de lucidité de la part de femmes qui se disent féministes. Plus surprenant encore, Clémentine Autain critique « la croissance, folle obsession macroniste ». Il est vrai que réindustrialiser le pays, ça n’a rien à voir avec une politique de croissance. D’ailleurs le PIB mondial décroît depuis les débuts de la révolution industrielle, la Terre est plate et l’homme n’a pas marché sur la Lune.
Yannick Jadot (écologiste)
Membre des Verts depuis la fin des années 1990, directeur des campagnes de Greenpeace puis député européen pour Europe Écologie Les Verts (EELV), Yannick Jadot a été candidat écolo à la présidentielle de 2022. Son programme ? Un « grand plan » afin « d’accélérer la transition énergétique et les relocalisations[62] », comme tous les autres.
Nicolas Dupont-Aignan (extrême droite)
Député, président de Debout la France, le petit Nicolas veut réindustrialiser le pays. À la manière de ses camarades, il passe son temps à dire que la réindustrialisation du régime macroniste est un « fiasco[63] ».
Laurent Wauquiez (droite)
Normalien, énarque, président des Républicains et président du conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez ne s’est pas seulement teint les cheveux en blanc pour paraître plus expérimenté[64], il pense comme tous les autres que l’industrie est la solution au changement climatique.
« Une politique écologique en France ce n’est pas de fermer les usines, c’est au contraire produire davantage chez nous et diminuer les importations. La première réponse à apporter au dérèglement climatique, c’est la réindustrialisation de notre pays[65]. »
Footnote [1] — Cité par Sebastian Cortés dans Antifascisme radical ? Sur la nature industrielle du fascisme, 2015.
Footnote [2] — Voir cette interview de Nelo Magalhães, un chercheur auteur d’une thèse sur les grandes infrastructures françaises : https://youtu.be/dNF96GTBF_E
Footnote [3] — François Jarrige, Technocritiques, 2014 ; Kirkpatrick Sale, La révolte luddite, 2006 ; Pierre Bitoun et Yves Dupont, Le sacrifice des paysans, 2016.
Footnote [4] — Michel Desmurget, La Fabrique du crétin digital, 2019 ; Stefano Boni, Homo confort : le prix d’une vie sans efforts ni contraintes, 2022 ; Angela J. Hanscom, Dehors les enfants ! Réapprendre à jouer dehors et à oublier les tablettes, 2018 ; Daniel E. Lieberman, L’histoire du corps humain : évolution, dysévolution et nouvelles maladies, 2013.
Footnote [5] — https://europeanlung.org/fr/information-hub/factsheets/la-pollution-de-lair-interieur-et-les-poumons/
Footnote [6] — https://www.lejdd.fr/politique/emmanuel-macron-veut-simplifier-et-accelerer-la-reindustrialisation-de-la-france-135636
Footnote [8] — https://www.carbone4.com/team-member/jean-marc-jancovici
Footnote [9] — https://jancovici.com/publications-et-co/articles-de-presse/reindustrialiser-relancer-desendetter-decarboner/
Footnote [10] — Hitler a lancé un grand plan de construction d’autoroutes dès qu’il est arrivé au pouvoir. Il n’en avait rien à cirer de préserver la beauté des paysages et les terroirs, l’objectif était d’accélérer l’unification du pays, autrement dit détruire les spécificités locales. https://www.lemonde.fr/archives/article/1990/08/12/l-autoroute-du-reich-la-sept-21h-le-ruban-magique_3991464_1819218.html
Footnote [11] — https://www.bfmtv.com/replay-emissions/l-interview/face-a-face-marine-le-pen-16-11_VN-202211160238.html
Footnote [13] — https://melenchon2022.fr/plans/relocalisation/
Footnote [14] — Voir le politologue Philippe Braillard, L’imposture du Club de Rome, 1982 ; voir aussi cet article éclairant du philosophe Arnaud Milanese : https://aoc.media/analyse/2023/01/24/le-rapport-meadows-ou-les-limites-des-limites-de-la-croissance/
Footnote [16] — France Inter, 27/06/12
Footnote [17] — 12/01/12, France 2, « Des paroles et des actes »
Footnote [18] — https://www.forbes.fr/politique/adr-eric-zemmour-candidat-reconquete/
Footnote [19] — https://poutou2022.org/sites/default/files/2022-02/brochure_programme_poutou_2022_2.pdf
Footnote [20] — https://theshiftproject.org/wp-content/uploads/2022/03/The-Shift-Project-Reponse-P.Poutou-2022.pdf
Footnote [21] — Dans L’État et la révolution écrit en août 1917, quelques mois avant de prendre le pouvoir et de semer la Terreur, cet habile tacticien affirmait que le contrôle de la production industrielle et de l’État serait assuré par les « ouvriers armés, par le peuple armé tout entier ». On connaît la suite.
Footnote [22] — https://reporterre.net/Gael-Giraud-Si-l-Inde-et-l-Asie-du-Sud-Est-deviennent-invivables-trois-milliards-de
Footnote [23] — https://twitter.com/thomas_guenole/status/1671178367788302336
Footnote [24] — https://twitter.com/thomas_guenole/status/1660605035527516161
Footnote [26] — https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/un-collectif-de-medecins-alerte-sur-les-maladies-provoquees-par-la-pollution-automobile_3510707.html
Footnote [27] — https://www.forbes.fr/politique/jean-lassalle-candidat-de-resistons-nombreuses-sont-les-start-ups-qui-ne-sont-que-dans-la-croissance-a-lexces/
Footnote [28] — https://www.publicsenat.fr/actualites/politique/la-reindustralisation-de-la-france-doit-devenir-une-une-obsession-nationale
Footnote [29] — Theodore Kaczynski, Révolution Anti-Tech : Pourquoi et comment ?, 2016.
Footnote [30] — Philippe Braillard, L’imposture du Club de Rome, 1982.
Footnote [31] — https://journal.lutte-ouvriere.org/sites/default/files/journal/pdf/LO2859.pdf
Footnote [32] — https://twitter.com/anne_hidalgo/status/1490308216621871104
Footnote [34] — https://www.isg.fr/2022/02/02/cycle-de-conferences-participation-de-rachida-dati/
Footnote [36] — Fabrice Nicolino, L’empoisonnement universel, 2014.
Footnote [38] — https://reporterre.net/Le-rapprochement-rouge-vert-est-une-necessite
Footnote [39] — https://vert.eco/articles/francois-ruffin-il-nous-faut-une-economie-de-guerre-climatique
Footnote [40] — Voir cette interview de Ruffin par la chaîne Youtube Soif de Sens : https://youtu.be/JylN9Ey5IAA
Footnote [41] — Voir Christophe Bonneuil, Céline Pessis, Sezin Topçu, Une autre histoire des « Trente Glorieuses », 2013.
Footnote [42] — https://www.lepoint.fr/societe/ces-villages-francais-sacrifies-sur-l-autel-de-l-electricite-14-07-2019-2324418_23.php
Footnote [44] — https://comptoir.org/2021/11/16/renaud-garcia-le-militantisme-woke-ne-cherche-pas-a-convaincre-mais-a-regenter-la-vie-des-autres/
Footnote [45] — https://legrandcontinent.eu/fr/2021/09/14/conversation-avec-sandrine-rousseau/
Footnote [46] — https://reporterre.net/Jean-Marc-Jancovici-polytechnicien-reactionnaire
Footnote [47] — https://www.20minutes.fr/planete/4017504-20230105-bruno-maire-veut-reindustrialisation-verte-rapide-massive-planifiee
Footnote [48] — https://www.usinenouvelle.com/editorial/francois-hollande-veut-accelerer-le-virage-vers-l-industrie-du-futur.N393047
Footnote [49] — https://www.vie-publique.fr/discours/201913-francois-hollande-19012017-mesures-en-faveur-de-lindustrie
Footnote [50] — https://www.usinenouvelle.com/article/sarkozy-souhaite-la-reindustrialisation-pour-2012.N165709
Footnote [51] — https://fr.wikipedia.org/wiki/Note_sur_la_suppression_g%C3%A9n%C3%A9rale_des_partis_politiques
Footnote [52] — https://twitter.com/Fabien_Roussel/status/1480141967212400642
Footnote [53] — L’Atelier paysan, Reprendre la terre aux machines : manifeste pour une autonomie paysanne et alimentaire, 2021.
Footnote [54] — https://twitter.com/Fabien_Roussel/status/1546827945624444928
Footnote [55] — https://www.letudiant.fr/lifestyle/presidentielle-2022-fabien-roussel-un-pays-qui-maltraite-sa-jeunesse-est-un-pays-qui-n-a-pas-d-avenir.html
Footnote [56] — Voir sa page Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Val%C3%A9rie_P%C3%A9cresse
Footnote [57] — https://twitter.com/vpecresse/status/1501576563980222479
Footnote [58] — https://www.lepoint.fr/politique/pecresse-reindustrialisons-la-france-pour-diminuer-notre-empreinte-carbone-31-10-2021-2449963_20.php
Footnote [59] — https://www.lopinion.fr/economie/transformons-le-black-friday-en-vendredi-tricolore-par-marion-marechal
Footnote [60] — https://twitter.com/MarionMarechal/status/1661999298303721477
Footnote [61] — https://clementine-autain.fr/macron-choose-limpuissance/
Footnote [63] — https://twitter.com/dupontaignan/status/1656939771833495552
Footnote [65] — https://twitter.com/laurentwauquiez/status/1656331063499579393
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